Comment commencer son manga facilement, sans scénario

Commencer un manga peut paraître très compliqué au premier abord, on se dit qu’il faut trouver un super personnage principal, écrire un scénario en béton, aller chercher de la documentation pour dessiner tous les lieux dans lesquels va évoluer notre personnage, etc. Eh bien dans cet article je vais vous faciliter la tâche grâce au Yonkoma qui se compose de 4 cases verticales.

Nous allons suivre pas à pas la mise en place d’une courte séquence manga avec une méthode inductive. La méthode inductive consiste à commencer par dessiner une première case et dérouler notre histoire à partir de cette première case sans avoir d’idée précise de ce qui va arriver. Donc on va dessiner notre manga sans scénario préalable, il vous faut juste imaginer un ou deux personnages et une situation de départ. Ensuite laissez-vous porter en ayant toujours en tête la question suivante : “Qu’est-ce qui pourrait bien arriver maintenant” sans vouloir maîtriser l’histoire du début à la fin.

Vous trouverez ci-dessous un yonkoma que j’ai dessiné et qu’on va décortiquer case par case pour comprendre son fonctionnement.

yonkoma-olfi

Vous avez bien lu la courte séquence ? On va à présent expliquer sa mise en place étape par étape. Vous pouvez en même temps dessiner votre propre histoire en utilisant un gaufrier de 2 x 4 cases. Télécharger le gaufrier 2 x 4 cases (yonkoma)

Etape 1 - Introduction des personnages et/ou du lieu dans une première case

Dans la première case on commence par mettre en place une situation de départ et un ou deux personnages. Dans mon cas je vais dessiner une scène avec deux aspirants ninjas. Ça vous rappelle quelque chose ? Ce n’est pas grave, commencez par copier ce que vous connaissez si vous n’avez pas d’idée précise. Même les meilleurs auteurs de mangas ou de bande-dessinée ont commencé par copier leurs auteurs préférés.

La première case est parfaite pour installer un lieu, dans mon cas c’est une forêt que je n’aurai pas besoin de redessiner par la suite puisque le lecteur sait dorénavant où se situe l’action.

L’élément le plus important dans un manga ce sont les personnages, on a envie de cheminer avec eux, de rire avec eux, de les aimer ou de les détester. On va donc commencer par les faire parler ou agir pour les connaître. J’ai envie que mon personnage principal soit un vantard, c’est une bonne façon d’avoir des situations drôles. Le fait qu’il y ait un second personnage permet qu’il y ait des dialogues plus fournis et plus intéressants. Ils n’ont à priori pas la même personnalité, cela permet d’avoir plus de conflits entre eux, donc plus de situations intéressantes.

Je vous donne quelques situations de départs possibles :

  • un pirate rentre dans une grotte avec une torche,
  • un personnage se cache derrière un mur,
  • une élève lève la main dans la classe,
  • quelqu’un regarde par la fenêtre dans une maison,
  • Un adolescent en sueur court dans la rue avec une valise à la main…

Votre seule limite, c’est votre imagination. Une fois que vous avez dessiné une situation de départ vous pouvez passer à l’étape 2.

Etape 2 - Développement de l'action dans une seconde case

Dans la seconde case on développe ce qu’on a commencé à installer dans la première case.

Pour mettre en avant mon personnage principal je vais zoomer sur lui et insister sur sa vantardise.  Vous remarquez que pour le moment il n’y a pas eu de changement de situation.

Je prends l’exemple du pirate qui rentre dans une grotte avec sa torche en première case. Dans la seconde case on peut voir qu’il fait de plus en plus sombre et qu’il ne voit pas bien.

Etape 3 - Retournement de situation ou événement inattendu en troisième case

A la troisième case nous sommes au point de bascule de la séquence, on passe de la situation de départ des deux premières cases pour se diriger vers la dernière case qui sera la conclusion de notre série de quatre cases.

Pendant deux cases le héros se vante d’être le meilleur lanceur de shurikens, on attend évidemment qu’il en lance un… et que le résultat ne soit pas celui qu’il attend pour que ça soit plus amusant.

Si on reprend l’histoire de notre pirate, à la troisième case il peut voir au loin un trésor étincelant.

Etape 4 - Conclusion dans la quatrième case

Depuis le début de notre séquence on fait monter une tension, la dernière case résout tout ce qu’on a mis en place depuis le début. Le yonkoma c’est un élastique qu’on tire pendant trois cases et qu’on va relâcher d’un seul coup à la dernière case.

Remarquez que tout ce qui a été mis en place sur les trois premières cases est résolu dans cette dernière case. Le héros se vantait qu’aucun adversaire ne pouvait lui résister, c’est faux. Son compagnon est là pour bien lui rappeler ce qu’il avait dit en début de séquence pour appuyer le propos. Et le fait qu’on soit en foret amène assez naturellement à ce que ce soit un animal sauvage qui intervienne.

Le gag est une façon assez évidente pour terminer une séquence, mais tout est possible. Ce qui est important c’est que vous sentiez qu’à la fin de vos 4 cases, une tension se relâche. Posez-vous la question quand vous dessinez votre dernière case : est-ce que j’ai l’impression que ma séquence est terminée ? Attention, une séquence terminé ne signifie pas que l’histoire est terminée, vous remarquez que je peux continuer à développer ce qui se passe, mais la séquence du lancer de shuriken est bien finie.

Que peut-on imaginer pour l’exemple avec notre pirate ? Après avoir découvert le trésor en troisième case, il pourrait l’emporter avec lui dans la quatrième case, c’est une conclusion et on résout la séquence. Mais on préférera peut-être qu’il se rende compte qu’il y a un gouffre énorme entre lui et le trésor. On conclut la séquence mais pas l’histoire puisqu’il va devoir se débrouiller pour aller le récupérer. Ce qu’on fera sur les quatre cases suivantes.

Etape 5 - Recommencez à l'étape 1 et mettez en place une nouvelle séquence de quatre cases

Une fois qu’on a terminé notre séquence on repart sur une nouvelle série de quatre cases où on va reprendre un peu après la fin de la première séquence. Pour la seconde séquence j’ai l’idée d’installer mes personnages sur une branche en haut d’un arbre (ma situation de départ). Se croyant à l’abri le héros pourrait se moquer de l’ours en bas de l’arbre et évidemment ça ne se passera pas comme il l’imagine. (Saviez-vous que les ours grimpent très bien aux arbres ?)

Si vous dessinez de nombreuses séquences de quatre cases ainsi les unes après les autres vous verrez se créer petit à petit une histoire de plus en plus dense, vous connaîtrez vos personnages de mieux en mieux.

Une fois que vous aurez une histoire qui vous parait complète, vous pouvez parfaitement les reprendre du début et les mettre dans un format moins rigide que le format du Yonkoma.

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